L'étrange blogue - Mot-clé - poésieQuantité de choses.2023-03-19T13:28:27+01:00urn:md5:fb50d20b38a88adda5c20f24ab7f22e1DotclearJe construis des avionsurn:md5:e06d261aa78d3aca3f750c1a12c06ac22015-04-19T20:07:00+02:002015-04-19T20:07:00+02:00ACÉcriturearmementaviondéfenseguerrepoésieécriture <p>Je construis des avions<br />
Pour que ça aille mieux<br />
Des jolis bombardiers<br />
À tête d’épervier<br />
Et des chasseurs agiles<br />
À la gracile allure<br />
Qui s’abattent sans peur<br />
Projetant leur voilure<br />
Du haut du fond des cieux<br />
Défendant, beaux avions<br />
Femmes, enfants et sœurs<br />
Chassant de leurs régions<br />
Les légions de terreur</p>
<p>J’ai des têtes qui cherchent<br />
Et des cerveaux qui creusent<br />
La théorie revêche<br />
De mes têtes chercheuses<br />
Et des drones à hélice<br />
Ou turbo-réaction<br />
Qui filment avec malice<br />
En haute résolution<br />
Les horreurs des milices<br />
Qui zigouillent en coulisses<br />
Qui butent avec passion</p>
<p>Ils ont la solution<br />
Dans mes bureaux d'étude<br />
Une amélioration<br />
Un canon sous chaque aile<br />
De nos avions mignons<br />
Un peu d’exactitude<br />
Dans notre conception<br />
Et l’on mettra d'un clic<br />
Depuis Londres ou Munich<br />
Un peu de plomb dans l’aile<br />
À l’état islamique</p>
<p>Enfants, femmes et sœurs<br />
Hommes, frères et aïeux<br />
Allez, vivez sans peur<br />
Car je vends des avions<br />
Pour que tout aille mieux</p>
<p>Mais si tout va mieux<br />
À qui je les vendrai<br />
Mes avions ?</p>Vieurn:md5:46ed7f475783b6ebd11b1c01d9bd0ac92012-10-23T02:25:00+02:002015-03-15T13:44:36+01:00ACÉcriturebloguepoésie <p>On clamait hier qu'il était mort<br />
Que son vieux blogue avait vécu<br />
Pourtant quelques lecteurs encore<br />
Réclamaient ses histoires de vie<br />
<br />
Eh mais voilà la vie ça va<br />
Ça veut parfois pas parler fort<br />
L'éphémère blogue en effet mord<br />
Quand l'auteur n'est pas convaincu<br />
<br />
Ou quand la rime est attendue<br />
Que le sérieux est superflu<br />
Que le propos est distendu<br />
Que le jazz oublie la java<br />
<br />
N'est pas mort ce qui toujours pionce<br />
Comme dit Howard à Providence<br />
Et au long des ères… peu importe<br />
Au long désert succède la danse<br />
Des martinets au ciel d'automne<br />
Quand les zébrures au ciel d'eau tonnent<br />
Et qu'avant l'hiver un blogue vit</p>Un autre texteurn:md5:3ec344ec454daf6a8ecd282f584bec782010-02-09T01:17:00+01:002010-02-09T12:58:21+01:00ACÉcriturefictionpoésieécriture<p>Un pouième de pouwème</p> <p><br />
Un autre jour j'éructerai<br />
Un autre texte plus joli<br />
Mais celui-là déjà faudrait<br />
D'abord que j'le finis<br />
<br />
Mes rimes sont très très très pauvres<br />
Et mon style est à l'agonie<br />
Même mes rimes riches sont pauvres<br />
Je colle les phonèmes à l'envi<br />
<br />
Et les octosyllabes, my ass,<br />
Si je m'permets que j'les aligne<br />
Moches comme la tour Montparnasse<br />
C'est que j'suis payé à l'aligne<br />
<br />
Un autre coup je compterai les pieds<br />
Mais j'ai le retard qui s'accumule<br />
Dans l'immédiat faut qu'j'me grouiller<br />
Car y'a Dédé laid qui m'accule<br />
<br />
Y'a des délais qui courent partout<br />
Bordel de dieu faut que j'me grouille<br />
Des délais laids qui creusent mon trou<br />
Putain y'a tout qui part en vrille</p>
<p><br />
<br />
<br /><em>(J'y ai pas passé ma soirée mais y'a quelques trouvailles dont je suis pas mécontent… J'ose pas dire subtilités…)</em></p>Circuit Dawnurn:md5:6036ff80b95e7348f6b2d8c7f273718d2009-10-23T23:02:00+02:002010-06-26T18:18:54+02:00ACÉcriturefictionlaboratoirephotopoésierécittempsécriture<p><img src="http://blog.pnk.fr/public/images/divers/circuit_dawn.jpg" alt="Circuit Dawn" title="Circuit Dawn" /></p> <p>Les vieux laboratoires terminent leurs journées sous la lumière crémeuse de plastiques jaunis par le temps.</p>
<p>Le soir venu, ils enveloppent les gens et stylos d'une aura de papier gommé et de paillasse acide. Les ventilateurs brassent l'air, l'odeur, la lumière et les aspirations en un flux crépusculaire qui s'aplatit en nappes, descend en bouffées et circule lentement, partout, sans s'arrêter d'arriver. Bourdonnements au ras du sol. Halos électroniques fugaces. Interrogations anciennes et nouvelles. Chaleur et froid sereins.</p>
<p>Nulle part plus qu'ici n'oublie-t-on les débuts et les fins ; nulle part l'existence n'est-elle plus simple qu'au milieu de cet univers inoffensif aux questions neutres et infinies, importantes par leur plus absolue insignifiance, prises une à une. Importantes car elle nous détournent des nôtres. Terriblement efficacement. Comme des ours en peluche.</p>
<p>Parfois, comme oubliant d'exister, un tube fluorescent cesse sa lumière le temps d'un hoquet ou deux. Parfois, une boule duveteuse d'air chaud tombe d'une grande grille rectangulaire peinte d'un jaune épais autour d'abîmes d'obscurité verticale menant au vaste monde fondamental de l'intérieur des murs. Tout se passe là.</p>
<p>Des gens traversent occasionnellement les grandes salles carrées pleines de choses plutôt claires et arrondies, adressent un sourire bienveillant, continuent confiants, aspirés par les portes des couloirs.</p>
<p>Si nos vies sont en nous, ignorantes de nous, la vie du monde est ici. Elle circule à l'infini, lentement, interstitielle, par quanta d'humanité, de mots, de matière, sans se soucier d'avoir à le faire. Elle écoute sans tympans et elle dit sans parler. Elle mesure et elle envoie. Au milieu travaillent les plastiques jaunis dont la lumière révèle à peine l'étendue d'une vaste obscurité.</p>torpeururn:md5:e0749bf10d922f6498611766accd4d752009-07-16T00:35:00+02:002009-09-25T20:12:08+02:00ACaéroportpoésierécitécriture<p>orly, tôt</p> <p>choses griffonnées électroniquement comateux sur un banc d'orly après trois heures de sommeil et redécouvertes dix jours après sur le bloc-notes de l'iphone.</p>
<pre> … torpeur s'empare de moi
et les sièges d'aéroport de paris se
transforment en ceux de san francisco
ou de hong kong. le souffle clair, c'est
celui des bouches d'aération de la salle
d'embarquement, ou c'est celui des
réacteurs au ralenti. le ronflement de
la femme sur le siège à côté et la
rumeur sourde du bâtiment. le froid et
les frissons de fatigue ; je m'en remets
au temps et à lui seul. il m'a l'air blanc
comme un ciel voilé ou comme un
plastique de rampe d'éclairage.</pre>Neige après six moisurn:md5:611085e6a898e0c5d2dda79acffd628f2009-06-27T00:40:00+02:002010-09-17T22:11:22+02:00ACcyberpunkDavid Calvolecturelittératurelivrepost-cyberpunkpoésieromanréalité<p><em>Minuscules flocons de neige depuis dix minutes</em>, de David Calvo</p> <p>Ce n'est pas une histoire de, c'est une histoire où.</p>
<p>Où depuis quelques jours, revient m'obséder un livre lu l'an dernier et oublié depuis. David Calvo, <em>Minuscules flocons de neige depuis dix minutes</em>. J'avais acheté le livre pour son titre, incroyable, violemment inoffensif. Et car j'avais apprécié un recueil de nouvelles de l'auteur. Quand j'ai posé <em>Minuscules flocons…</em>, je ne savais pas exactement quoi en penser. Il m'avait en tout cas suffisamment séduit, fasciné, pour que j'en finisse rapidement la lecture. (C'est ce qui me pousse à lire, la fascination. À lire les faits divers comme la littérature.) Et puis j'avais posé le livre, l'avais oublié.</p>
<p>Jusqu'à ces derniers jours où a resurgi… Quoi, d'ailleurs ? Quand j'essaie d'y repenser, ça m'échappe. C'était une impression, en tout cas, une <em>émotion</em>, de l'ordre fugace de ces odeurs d'enfance, de ces états enfouis, à ceci près que cette impression ne datait que de l'an dernier. Comme si la lecture avait alors initié en moi un processus inconscient qui se mettrait à effleurer aujourd'hui pour une cause qui m'échappe. Un processus que le simple fait d'évoquer ici refoule immédiatement, me laissant sans la moindre idée de ce dont je parle.</p>
<p>Je vais donc parler du livre, seul élément tangible de mon histoire. Lui-même n'a pas grand chose de tangible à offrir à ses lecteurs. Je l'ai dit : <em>Minuscules flocons…</em> n'est pas l'histoire <em>de</em>. C'est l'histoire <em>où</em> le narrateur (<em>alter ego</em> de l'auteur) est envoyé par son journal à L.A. pour y suivre le plus grand salon de jeu vidéo. Il doit rencontrer un certain Dillinger, créateur d'un nouveau concept de jeu. Il rencontre son correspondant, Pongo, et son pote RAM, en costume de Godzilla. C'est l'histoire où il y a des hélicoptères sur L.A., de la neige et où la ville est une grille virtuelle. Il y a un motel, aussi. L'histoire où le narrateur squatte chez des gens étranges. L'histoire où le gamin semble être un stade dégénéré de l'adulte, où tous les repères d'âge, d'activité, de sexualité, d'intérêts sont totalement brouillés. L'histoire où Disney aurait secrètement rencontré Tezuka dans des studios d'animation faits de bunkers et de souterrains humides. Où la réalité a glissé vers quelque chose d'inquiétant, de psychotique, d'intestinal, où elle n'est faite que d'inavouable et de paranoïa. L'histoire où les costumes et les peluches sentent la sueur. C'est tout ça, bien d'autres choses, mais impossible de dire l'histoire <em>de</em> quoi c'est. S'il y a une chose que ce livre ne donne pas, ce sont des réponses. Il est une somme d'impressions, d'émotions, d'images intangibles, fugaces, de conclusions incertaines, de mythes modernes, de références innombrables aux icônes des séries SF, des jeux vidéo, des <em>anime</em> ; un monde pas franc de fiction, de <em>nerds</em>, de <em>fucking</em> non-dit, d'humains happés par la mythologie contemporaine et son grand vide. Comme on est happé par le livre sans en retirer d'autre enseignement qu'un truc qu'on oublie et qui grouille en nous pendant des mois avant de se frayer un chemin vers la surface pour accoucher d'un billet de blog.</p>
<p>Le style d'écriture de Calvo est particulier, très difficile à décrire. On y retrouve un peu de la poésie technologique de Gibson, en plus nihiliste. Plus personnel aussi, sans doute, plus à fleur de peau. Plus malsain dans le sous-jacent. Ce qui, pour une lecture, est nécessairement plaisant. L'ensemble du livre montre une narration assez hétéroclite. C'est déconcertant mais ça confère à la lecture une valeur d'expérience forte. Le récit à la première personne et au présent est ce qui peut se faire de plus intimiste. L'écriture est très visuelle et les images qu'elle fait naître sont puissantes, on reste longtemps dans l'ambiance. Dommage que certains passages nous éjectent un peu du récit. Les dialogues explicatifs semblent parfois trop soutenus, comme issus d'une cinématique d'un vieux jeu d'aventure ou d'une scène de film ou de série visiblement conçue pour dévoiler des informations, à l'exclusion de toute autre chose. Rapprochements stylistiques qui, pour ce livre, ne sont finalement pas inacceptables. Ou bien, peut-être que ce que je prends pour de la maladresse n'est finalement que la rugosité d'un style très personnel. En tout cas, c'est une écriture racée, fougueuse, <em>marquante</em>. (Tout comme l'est, à sa manière propre, celle de Thomas Day, autre jeune écrivain français de SF/fantastique.)</p>
<p>Extrait :</p>
<blockquote><p>Ma tête est pleine de vagues et de remous qui refluent, brouillés d'algues et de sable, l'écho d'une ligne de parasite ou d'une réverbération, un galop de bongos sur un larsen de ukulélé.</p></blockquote>
<blockquote><p>Le contact de la vitre est froid, mon front sur le plexiglas. À terre se dévoile lentement l'intimité luminescente de la grille de Los Angeles, cancer de la terre, circuit imprimé rouge, ocre, métal sous une nappe de pollution. Des niveaux détourent les aberrations de la plaine, enlacements de courbes et de droites où s'articulent les spores urbaines. Ces particules forment des blocs rectangulaires aplatis : hangars, bungalows, parkings, centres commerciaux et pavillons, un gaufrier de puces limité par un système d'autoroute organique, pelé aux points nodaux en forêts de spaghetti. Une activité grouille sur ces artères rectilignes, déplacement de lumière épaissi à basse altitude.</p></blockquote>
<blockquote><p>Notre appareil bascule dans la nuit. Les hôtesses dansent dans la travée, répétées jusqu'au verre teinté du cockpit. Tous les haut-parleurs grésillent, j'ai l'impression de mourir.</p></blockquote>
<p><img src="http://blog.pnk.fr/public/images/divers/minuscules_flocons.jpg" alt="Minuscules flocons de neige depuis dix minutes (couverture)" style="display:block; margin:0 auto;" title="Minuscules flocons de neige depuis dix minutes (couverture), juin 2009" /></p>
<div style="text-align: center">
<em>Minuscules flocons de neige depuis dix minutes</em>, David Calvo<br/>
les moutons électriques, éditeur<br/>
</div>
<ul>
<li><strong><a href="http://www.moutons-electriques.fr/virtuel.php?n=27" hreflang="fr">Texte intégral en téléchargement gratuit (licence CC) sur le site de l'éditeur</a></strong> (je recommande néanmoins la <a href="http://www.amazon.fr/gp/product/2915793190?ie=UTF8&tag=letrblodematv-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2915793190" hreflang="fr">version papier</a> qui, outre le confort de lecture, est un bel objet dont les pages sont par ailleurs parsemées de photos, dessins, plans qui contribuent grandement à l'expérience)</li>
<li>Le Cafard cosmique : <a href="http://www.cafardcosmique.com/Minuscules-flocons-de-neige-depuis" hreflang="fr">critique</a>, <a href="http://www.cafardcosmique.com/David-CALVO-J-essaye-d-etre-de-la" hreflang="fr">interview</a></li>
<li><a href="http://www.phenixweb.net/CALVO-David-Minuscules-flocons-de" hreflang="fr">La critique sur Phénix-Web</a></li>
<li><a href="http://pigface.club.fr/Minuscules-flocons-de-neige-critique.htm" hreflang="fr">La critique de Daylon</a></li>
<li><a href="http://www.revue-solaris.com/numero/2007/162-calvo.htm" hreflang="fr">Mise en situation et critique de Sam Lermite (Solaris)</a></li>
<li>fluctuat.net : <a href="http://livres.fluctuat.net/david-calvo/livres/minuscules-flocons-de-neige-depuis-dix-minutes/" hreflang="fr">article</a>, <a href="http://livres.fluctuat.net/blog/5232-david-calvo-geopoetique-de-l-information-.html" hreflang="fr">critique</a>, <a href="http://livres.fluctuat.net/david-calvo/livres/minuscules-flocons-de-neige-depuis-dix-minutes/2381-chronique-david-calvo-minuscules-flocons-de-neige.html" hreflang="fr">interview</a></li>
</ul>Souriresurn:md5:b254e7d6742bdff08835652b8d8f0a542008-04-26T00:47:00+02:002009-03-21T14:16:18+01:00ACÉcriturefictionnaturepoésieécriture<p>Vers de terre</p> <p><br />Les lampions éternels des jonques intemporelles<br />
Un jour ne brilleront plus<br />
Le chant céleste du réel<br />
Se sera tu<br />
Que seras-tu<br />
Soleil froid<br />
Sans nos sourires brûlant de toi ?<br />
Nos sacrifices et nos brasiers<br />
N'ont pas aidé<br />
Et les sourires d'espèce déchue<br />
Tournés au ciel, blancs comme toi<br />
Loin de ta vue<br />
Et sous la terre et dans le bois<br />
Sous tes rayons mon sourire blanc<br />
Dans les orbites un brin de lierre<br />
Une souris<br />
Au fond du crâne un peu de pluie</p>Langueururn:md5:31ecd85e485adc2c729de76c10b49c992007-02-05T23:01:00+00:002009-03-21T13:16:51+00:00ACÉcriturefictionpoésieécriture<p>… Où l'on se languit.</p> <p><img src="http://blog.pnk.fr/public/oldimages/langueur.png" alt="Langueur" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>
<p>Un vieux truc. Je crois que je l'avais déjà montré à quelques (heureux ?) élus, y'a longtemps.</p>
<p>Z'avaient dû dire un truc du genre : <q>Ah ouais, c'est, euh, pas mal, mais euh, enfin, j'ai pas bien compris, enfin, euh, surtout la fin.</q></p>
<p>Et alors ?</p>
<h4>Alors…</h4>
<p><q>Autant que savoir, douter me plaît.</q> — <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dante_Alighieri">Dante Alighieri</a></p>