Je hais les sportifs qui, sous prétexte qu'ils prennent un plaisir pervers à se lever tôt un dimanche matin d'hiver pour aller faire trempette dans un proto-bouillon de culture neutralisé au chlore, sont soucieux de faire découvrir leur passion au plus grand nombre — qui aspirent, eux, à dormir jusqu'au réveil naturel causé par un repos complet.

Je déteste être réveillé un dimanche matin à 7h59 par la sono de la piscine voisine où s'emmêlent musique plate et voix saturée de maître-nageur qui crie sa débilité — saturée, elle aussi. (En primaire, la piscine obligatoire était le pire moment de ma semaine car 1) j'avais peur de l'eau, 2) j'étais le plus nul en natation, 3) le maître nageur trouvait amusant de faire des jeux de mots avec mon nom de famille, ce dont j'ai inféré et j'infère encore que tous les maîtres-nageurs sont des connards.)

Alors j'exècre de ne pas pouvoir me rendormir car ce vacarme se poursuit et se poursuivra pendant des heures en raison de je ne sais quelle manifestation sportive de mes deux.

Et j'abhorre d'avoir été finalement emporté par une somnolence aucunement réparatrice où, entre fréquents épisodes hypnagogiques, j'étais victime en rêve d'une horde de sportifs qui phagocytaient mon espace vital et ma nourriture.

Mal de crâne qui a duré toute la journée. Une journée complète à être de mauvais poil et à ne rien pouvoir faire.

J'ai passé la semaine à attendre le week-end pour pouvoir me reposer. Dimanche soir, je suis plus crevé encore que vendredi. Et je n'ai jamais eu autant de boulot à abattre que ce qui m'attend cette semaine.

Jamais je n'ai aussi bien compris les gens qui pètent un câble, sortent avec un fusil de chasse et tirent dans le tas. Ce matin, ne pouvant me rendormir, quel joli carnage mental j'ai fait pour passer le temps !

'foirés d'sportifs.

Citation du jour

Ô privilège du génie ! Lorsqu'on vient d'entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui. — Sacha Guitry