Il y a des entreprises portées par les bulles spéculatives, vouées à l'éphémère, bling bling de la finance ou de ce qu'il en reste.

Et il y a des entreprises portées par les bulles étincelantes et pétillantes qui grimpent avec optimisme dans les flûtes de champagne.

C'est une de ces maisons aux racines solidement ancrées dans le concret de la terre et dont le regard porte un rêve que vient de fonder mon ami Bertrand.

À l'heure où l'on parle en milliards disparus, apparus, aspirés on ne sait où pour faire on ne sait quoi et où la raison nous crie qu'une économie, c'est du travail et du produit, je vous assure que cela fait un bien fou de constater en personne qu'un investissement, cela peut encore être du raisin, des caisses, des cuves en inox, des bouteilles, des bouchons et des machines.

C'est en outre doublement satisfaisant quand celui qui est aux manettes de tout cela est un passionné sincère. Passionné par le contenu même de son produit, le vin de champagne qu'il connaît mieux que quiconque. Passionné, aussi, par le bon moment particulier qui entoure systématiquement la consommation de ce vin ; cérémonial que le produit se doit d'accompagner. C'est cette double vision qui peut donner naissance à un produit qui soit à la fois bon et beau.

Je ne me permettrais pas de parler ainsi si je n'avais pas goûté le Trepo-Leriguier et si je n'en avais pas vu les bouteilles. Le vin ne décevra pas grand monde ; quant au design du contenant, il a l'évidence de ces choses dont on se demande pourquoi personne ne les avait faites avant. Son étiquette ne manquera pas de se faire remarquer sur les tables de fin d'année, rajeunissant avec classe un produit ancestral. Et comme si ça ne suffisait pas, la gamme de quatre vins inaugure un concept original : chaque cuvée est élaborée pour coller à une occasion particulière (« festive », « intimiste », « solennelle », « amicale »).

Bref, assez parlé, je crois. Où le trouve-t-on, ce champagne ? Si votre caviste préféré (vous en avez un, n'est-ce pas ?) n'en a pas encore en stock, le net est là pour vous sauver.


P.S. pour ceux qui se poseraient la question : ce billet est certes un coup de pouce ; il est néanmoins sincère. Autrement, je me serais simplement abstenu de l'écrire. Il n'est pas évident, maintenant que certains blogs sont devenus un support commercial déguisé, d'émettre en tant que blogueur un avis désintéressé. (Vous ririez de quiconque accorderait le moindre crédit à une de ces pubs télévisées où des clientes d'un supermarché filmées caméra à l'épaule déclarent en bafouillant que « Hmmm, c'est bon… Oh ! C'était-pas-du-beurre-mais-de-la-margarine ? », n'est-ce pas ? Peut-être qu'un jour, on rira de quiconque fera confiance à une critique de produit émise sur un blog avec toute l'apparence de la sincérité. Ou la puissance du storytelling — mot dans l'air du temps alors qu'en français, la traduction directe est très appropriée : raconter des histoires. Fin de la parenthèse et retour à un blog que seuls mes sous financent.)