(Billet écrit il y a quelques mois, et j'ai bêtement oublié de le publier.)

Nicolas S. — François, j'ai besoin de ton aide. Pourquoi ? Je vais te le dire : t'as pexé comme un roxxor, t'exploses dans les sondages, les gens t'aiment, t'as chopé masse points de réputation.

François F. — J'ai suivi tes conseils. Je suis resté loin des ennemis. Personne ne m'a vu. Grâce à ma compétence « familiarité faciale avec Jean-Pierre Foucault » qui me donne un excellent score de charisme, je regagne 1 point de réputation par tour de jeu.

Nicolas S. — Excellent. Alors écoute. Moi j'ai que dalle en réputation et depuis que je suis papy c'est pire que tout. Donc je suis un peu coincé en ce moment. Je rate tous mes jets. Il va falloir que tu dépenses quelques points pour moi.

François F. — Bien sûr, Nicolas. Je suis là pour ça. Un capital à entamer pour les coups durs. C'est ce dont nous avions convenu.

Nicolas S. — Alors, François, voilà ce que tu vas faire. Tu vas dire que tu es pour l'interdiction du port de la Burqa en France. J'ai absolument besoin des voix des fachos.

François F. — Je...

Nicolas S. — Puis tu vas te prononcer contre le vote des étrangers. Quand j'en ai parlé, j'avais absolument besoin des voix des babas cool mais là, non, vraiment, y'a assez de pauv' cons dans le pays, on va pas non plus écouter ceux du dehors. Tu vas renier ma promesse. Ça se fait, non ?

François F. — Nicolas, les deux d'un coup, ça va me bouffer toute ma jauge.

Nicolas S. — Écoute, François, tu as ma parole : après, je te remets au placard pendant six mois. Je demande à Borloo et Yade de te lancer deux-trois sorts de régénération de réputation, ça ils savent faire. Tu feras plus une télé, plus une radio, plus une allocution pendant six mois, promis ! Tu ne feras strictement rien ! S'agirait pas de travailler plus pour se planter plus. Je veux absolument que tu sois gonflé à bloc pour les grèves de la rentrée, et qu'on t'ait sous la main en cas de canicule. Je me dévoue, François : pendant six mois, je fais ton boulot, et toi, tu fais mon Foucault.

Épilogue

Ça vient de me frapper : Fillon, c'est un peu le James Wilson de Dr. Sarkhouse.

Et finalement, c'est pas pour la canicule que le vieil acariâtre a dégainé Fillon, c'est pour l'affaire Woerth. Grosse artillerie, d'ailleurs : Fillon, Sarko, Copé, Baroin… C'est touche pas à mon pote ! Quand les Français demandent plus de solidarité, je ne suis pas certain qu'ils pensent à ça. (Notons d'ailleurs que le français est la seule langue où le sens du mot solidaire varie selon la personne : je suis solidaire = je reçois de l'argent ; tu es solidaire = tu donnes de l'argent.)