« Plus d'un Français sur deux n'est pas allé voter. La faible participation ne permet pas de tirer un enseignement national de ce scrutin. » (Notre Premier ministre.)

Merci pour ceux qui y sont allés.

« Vous devez refuser ceux qui appellent à faire des régions des contre-pouvoirs. Nous sommes des Français confrontés aux mêmes défis. » (Notre Président.)

C'est que pour un peu, il nous refusait le droit de voter et il nommait directement les présidents de régions, le filou.

Non, ce qu'il faut refuser, c'est d'écouter ceux qui osent affirmer que l'abstention est une protestation. C'est tellement con que je me sens moi-même un peu con de l'expliquer. S'abstenir, c'est juste donner sa voix à ceux qui vont voter. C'est dire qu'on est d'accord avec eux. Dire qu'on est d'accord : façon bizarre de protester. Enfin, merci quand même à celui, je ne sais pas qui, qui m'a donné sa voix, vu qu'avec le taux d'abstentionnisme, chaque votant votait pour à peu près deux électeurs.

Quant au rôle des régions, oh, dans le fond, c'est juste grâce à elles que les entreprises reçoivent des aides au développement (ou ne peuvent pas emprunter faute de garanties, selon la politique régionale), grâce à elles que roulent les TER (ou que sont fermées les lignes de TER, selon la politique régionale), grâce à elles que les lycées et les universités fonctionnent (ou sont sous-financés, selon la politique régionale), grâce à elles que sont présentés festivals artistiques, expositions, manifestations culturelles, pièces de théâtre, qu'existent certains musées (ou qu'on se fait chier le week-end à se vider le cerveau devant la télé, selon la politique régionale). Oui, je ne sais pas qui vous êtes mais merci de m'avoir confié votre voix, parce que tout ça, ça m'importe quand même un peu.