Grasse journée
Le mamelon de la région
« Plus d'un Français sur deux n'est pas allé voter. La faible participation ne permet pas de tirer un enseignement national de ce scrutin. » (Notre Premier ministre.)
Merci pour ceux qui y sont allés.
« Vous devez refuser ceux qui appellent à faire des régions des contre-pouvoirs. Nous sommes des Français confrontés aux mêmes défis. » (Notre Président.)
C'est que pour un peu, il nous refusait le droit de voter et il nommait directement les présidents de régions, le filou.
Non, ce qu'il faut refuser, c'est d'écouter ceux qui osent affirmer que l'abstention est une protestation. C'est tellement con que je me sens moi-même un peu con de l'expliquer. S'abstenir, c'est juste donner sa voix à ceux qui vont voter. C'est dire qu'on est d'accord avec eux. Dire qu'on est d'accord : façon bizarre de protester. Enfin, merci quand même à celui, je ne sais pas qui, qui m'a donné sa voix, vu qu'avec le taux d'abstentionnisme, chaque votant votait pour à peu près deux électeurs.
Quant au rôle des régions, oh, dans le fond, c'est juste grâce à elles que les entreprises reçoivent des aides au développement (ou ne peuvent pas emprunter faute de garanties, selon la politique régionale), grâce à elles que roulent les TER (ou que sont fermées les lignes de TER, selon la politique régionale), grâce à elles que les lycées et les universités fonctionnent (ou sont sous-financés, selon la politique régionale), grâce à elles que sont présentés festivals artistiques, expositions, manifestations culturelles, pièces de théâtre, qu'existent certains musées (ou qu'on se fait chier le week-end à se vider le cerveau devant la télé, selon la politique régionale). Oui, je ne sais pas qui vous êtes mais merci de m'avoir confié votre voix, parce que tout ça, ça m'importe quand même un peu.
16 mars 2010
Commentaires
Ben, tu vois, y'a aussi ceux, parmi les abstentionnistes, qui n'ont pas pu aller voter parce que l'aller-retour est coûteux. 31 -> 78, sur un week-end, ça me coûte cher (~100€ au bas mot). Sachant que dans mon pauvre village, je ne connais personne à qui donner ma procuration et que mes parents votent dans le 03... Quant à voter dans le 31, ben non, suis encore attaché à mon 78 pour certaines raisons (un peu obligé, en fait). Donc, en imaginant que je ne sois pas le seul dans ce cas, hein...
L'autre souci, c'est la faiblesse du discours politique qui a été tué par les "Parisiens" dans les médias et qui a totalement étouffé l'intérêt de tout ce que tu listes, et qui a certainement écœuré pas mal de gens... Ce qui ne justifie rien, au final.
J'espère que t'as fait bon usage de ma voix (oui, c'est la mienne en fait que t'as eu en bonus cadeau ;p).
16 mars 2010
Ah mais contrairement à la pseudo protestation contre laquelle je m'élève, la flemme ou le problème logistique sont des raisons logiques. Et j'ai rien à dire contre un comportement cohérent.
Par contre, je ne peux pas accepter ta voix, je vote en Midi-Pyrénées. :p
En attendant, les politologues (qui, comme pas mal de métiers en ~logue, sont des charlots — d'ailleurs, ce sont des experts, tout est dit) nous expliquent que le scrutin a été boudé (j'adore ces expressions journalistiques totalement usées) en raison du manque de coups médiatiques pendant la campagne. Merde, pour une fois qu'une campagne est supportable, on va se plaindre qu'elle soit trop pauvre en coups bas et qu'elle ressemble pas assez à la Star Ac ! En suggérant du même coup que les Français ne savent plus voter que par SMS entre deux pages de pub. Tu m'étonnes que l'obésité grimpe si on est pas capable de faire dix minutes de marche jusqu'au bureau de vote par une journée ensoleillée…
Sans compter qu'entendre son nom puis « a voté, » y'a quelque chose de joyeux là-dedans, je trouve. Moi ça me fout de bon poil, rien que pour ça, ça vaut le déplacement.
17 mars 2010
Je viens tout juste d'écouter un flash info et... à propos des régionales, ça ne parlait pas de fond, ça rapportait juste les mesquineries et autres invectives entre les différents camps. Purée, ça fait cour de maternelle et après ça s'étonne que les gens boudent le scrutin. Des coups de pied au cul, ouais ! De ce que j'ai pu en entendre à la radio, c'était toujours les petites phrases qui animaient la campagne, queudalle sur le fond, mais queu-dalle ! Tu l'as trouvée supportable, moi je l'ai trouvée du même niveau que d'habitude. Ils font la morale aux Français, z'ont même pas un échantillon sur eux. ¬_¬
17 mars 2010