Orage
La raison voudrait que vous soyez chez vous. Mais vous n'en pouvez plus, vous avez besoin de regarder le ciel en face, de comprendre pourquoi il vous appuie dessus comme ça, d'où viennent ces tons inhabituels, orange, vert-de-gris, et cette lueur électrique qui irradie. L'air vous enrobe, visqueux. Vous ne savez plus bien si la brise vous apaise ou si elle vous achève. Une sueur épaisse parcourt l'arête de votre nez.
Même les hirondelles ne crient plus, elles que vous avez vu tourner pendant des heures sous un soleil brut.
Quelque chose va arriver. Quelque chose doit arriver. Tout le monde l'attend désormais.
C'est proche ; les dernières murailles tombent ; la ville se fige.
Le présent semble soudain figurer l'après.
Tout sera submergé. Tout va disparaître. Il n'y a déjà plus grand chose.
Des herbes accrochées aux façades rappelleront le niveau des eaux. Ne subsisteront qu'elles.
Et quelques communautés étranges…
Bref, tout ça pour dire : est-ce que ce foutu orage va bien vouloir éclater, qu'on respire un peu ? La fin du monde est secondaire.
(Photos prises ce soir le long de la Garonne.)
08 juillet 2010
Commentaires
Magnifique...
J'ignore pourquoi j'avais raté cet article... mais je suis heureuse de l'avoir trouvé aujourd'hui !
Merci !
24 novembre 2010
Merci ! :)
24 novembre 2010
Pas de retouche colorimétrique ? Punaise, nos ancêtres les Gaulois devaient flipper avec ce genre de ciel...
18 décembre 2010
Si, fortes retouches colorimétriques. Mais uniquement dans le but de mieux retranscrire les impressions du moment. De petites vignettes au milieu d'une page web, regardées par quelqu'un tranquillement assis devant son écran, ne peuvent pas recréer une atmosphère si on ne les y aide pas un peu. Le texte est aussi là pour ça…
19 décembre 2010