Derrière ce titre facile se cache un billet non moins évident. Oh, oui, je vais encore m'étaler en considérations historico-architectoniques — et si peut vous chaut, je n'en ai cure. Allons-y !

J'ai donc pu, bardé d'outils et aidé par mes parents descendus quelques jours à Toulouse, commencer à explorer les arcanes structuraux de mon appartement récemment acquis. (« À moi ! » … ha, ha.)

Sans grande surprise, c'est de la brique. Mais ils n'avaient pas peur à l'époque (quelle époque, d'ailleurs ? probablement autour de 1800, mais j'y reviendrai probablement dans un autre billet) : les deux murs porteurs, les murs mitoyens, sont montés en terre sèche (sans chaux, juste de la terre). Bel ouvrage. Je vais donc pouvoir facilement mettre tout cela à jour (le plâtre, lui-même appliqué sur une sous-couche de terre, part sans difficulté). Après quoi, je reprendrai les joints avec un mortier sable-chaux pour les stabiliser et pour l'esthétique.

Les cloisons intérieures, elles, sont aussi en briques, mais plusieurs sondages à des endroits différents montrent des types de briques différents. De toute façon, quasiment tout va tomber, mais je vais poursuivre les investigations pour voir si je laisse ou non le plâtre sur les quelques cloisons restantes. Par contre, exit la terre sèche : découvrir ces briques-là demande beaucoup plus d'efforts.

Autre découverte : le plafond. En fin de compte, c'est une bonne chose d'avoir eu ce dégât des eaux : je n'ai pas hésité à taper dans le coin de plafond abîmé, ce qui m'a appris des choses. On a donc, de bas en haut :

  • 1,5 cm de plâtre (bombé et fissuré à l'endroit du dégât des eaux),
  • un lattis où s'accroche le plâtre,
  • des solives d'environ 10 cm de large disposées dans le sens façade-façade (sur lesquelles est cloué le lattis), reposant elles-mêmes sur les murs de façade et sur deux grosses poutres transversales portées par les murs mitoyens,
  • il est probable que repose sur ces solives un plancher surplombé d'un remblai (terre-caillasse) puis d'un assemblage de briques, que je retrouve au sol de mon appartement.

Là encore, du bel ouvrage, certainement d'origine (si on exclut le dégât des eaux, on a là un plafond de plâtre vieux de deux cents ans, parfaitement plan et sans la moindre fissure !). J'hésite encore entre faire tomber plâtre et lattis pour découvrir les solives, ce qui ferait un joli plafond (mais du boulot de ponçage et traitement du bois et un chouïa d'isolation en moins) ou reboucher au plâtre le trou que j'ai ouvert et m'en tenir à ça.

Le sol, comme je le disais, une fois ôtés moquette et lino, est constitué d'un assemblage de briques extrêmement lisses dont les joints sont à peine visibles. C'est la première fois que je vois un truc comme ça. Si je peux tout nettoyer (en particulier, enlever la colle des revêtements) et traîter pour rendre l'argile imperméable, ça peut faire un joli sol en complétant avec quelques tapis.

Dernière « grande » découverte — ah, non, avant-dernière —, la cheminée. Enlever la plaque de bois qui l'obstruait fut plus difficile que prévu, mais à force de perceuse et de scie, on arrive à tout. À l'intérieur, une couche de saletés non identifiées, des toiles d'araignée, l'araignée qui allait avec et quelques morceaux de poterie ou de brique effrités (j'espère qu'ils viennent plutôt de la poterie sur le toit que du conduit lui-même). En tout cas, on voit le jour : le conduit n'est pas bouché ! Reste à faire ramoner et vérifier l'étanchéité de tout ça. Il faut aussi que je gratte l'affreuse peinture crème qui recouvre les briques, et cette saleté part difficilement.

Et, donc, dernière grande découverte : la cave (jusque là, je n'en avais pas la clé). J'ai droit à un emplacement d'environ quatre mètres carrés dans une cave voûtée commune, que je suis libre de murer si ça me chante. (Je le ferai un jour.)

En descendant dans cette cave, on a l'impression de toucher au plus intime de l'histoire de l'immeuble. Première surprise : l'escalier, d'origine certainement, indescriptible, aujourd'hui un peu inquiétant de par son état — mais il a supporté deux cents ans d'usage, probablement sans réparations, et il est encore là ! Deuxième surprise : un puits dont le conduit un peu éboulé montait jusqu'à la petite cour. Tout semble tellement instable que je ne m'en suis pas trop approché pour tenter de regarder au fond. Troisième surprise : des restes d'un pilier et de deux départs de voûtes vraisemblablement antérieurs à la construction de l'immeuble actuel. Il faudra que j'investigue.

Ah, une bonne tartine, ça fait du bien ! Je cesse ici ce récit et saute à la citation qui siffle sur nos têtes.

La citation du jour

He not busy being born is busy dying. Bob Dylan

(Celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir.)