La dernière fois, vous aviez mis ça sur le compte de quelque substance psychotrope.

Cette fois, ça aurait pu. Ce week-end, j'ai avalé, sur le conseil de mon médecin et pour calmer une toux persistante, des cuillères de Toplexil (effets secondaires « fréquents » mentionnés sur la notice : sommeil, pertes de mémoire, hallucinations).

Ça aurait pu être ça. Mais hier soir, je n'ai rien pris.

Donc, non, ça n'avait rien à voir avec le Toplexil si tout-à-l'heure, en sortant de la gare à la tombée de la nuit, un peu d'électro dans les oreilles et un vent pas franchement froid balayant les écouteurs, je ne savais plus très bien si c'était le soir ou le matin. Rien à voir non plus si, un peu plus tôt, en attendant le train sous des nuages crépusculaires, j'imaginais que pût arriver le 15 janvier une calme pluie d'été. Peut-être juste une envie d'été…

Ça n'avait, là encore, rien à voir si mes trajets habituels étaient de longues absences ponctuées d'instants lucides.

Non… Y'a juste des jours, comme ça, qu'on comprend un peu moins bien que les autres.

Et pourtant… C'est peut-être l'atmosphère de ces jours-là qui nous renseigne le mieux sur la nature continuellement factice de notre perception quotidienne du réel — si ce mot a un sens. Non ?