Étrange basculement, d'abord imperceptible, quand l'envie se transforme, par la nostalgie d'un plaisir passé, en l'envie d'avoir envie. Sitôt les premiers mots posés, la page me semble plus vide encore. Elle passe de vide à vainement remplie. De vide de mots à vide de sens. Ou un truc comme ça. J'ai du mal à concevoir qu'en juillet dernier, je posais un billet par jour. À croire qu'on ne cesse, au cours d'une vie, d'être étranger à soi-même, découvrant l'autre qu'on était. Le Singe m'a épuisé, peut-être. Je sais comment ça va se passer : je vais attendre que ça revienne, sans trop forcer, et ça reviendra. Faut que je trouve des petits exercices amusants à faire, d'ici là. Le premier pas, notable, est que cette page-ci, quoiqu'égoïste et sans intérêt pour qui n'est pas moi, ne me semble pas si vaine que ça.

Dans une prochaine vie, je serai sportif ou président de la République. Les choses ont l'air vachement plus simples quand on n'a pas de cerveau.


P.S. : samedi soir avait lieu (sur France 4) la diffusion de l'intégrale de la mini-série Sherlock de la BBC, délicieuse interprétation au présent des aventures de Sherlock Holmes. Réalisation, dialogues et jeu d'acteurs à faire rougir de honte et pâlir d'envie (donc rosir ?) les producteurs français qui n'ont quasiment jamais été fichus de sortir une série ou mini-série correcte (quasiment because Academy Award d'Assayas pour Carlos. Il faut dire qu'Assayas n'a pas fait la Femis). Bref. Tout ça pour dire, dialogue entre la psy du docteur Watson et son patient : Tenir un blog et y écrire tout ce qui vous arrive ne peut vous faire que du bien. – Il ne m'arrive jamais rien.