Avec tout le bruit qui a été fait autour de l'événement, difficile d'ignorer le lancement récent de France 24, la chaîne française d'information destinée au reste du monde.

Évidemment, tout le monde s'est rapidement demandé quel pourrait être l'avenir d'une telle chaîne et quelle place elle pourrait se faire au milieu de mastodontes aux budgets dix fois supérieurs (CNN, BBC…). Quitte à jouer à l'oracle, je lui vois un avenir honorable. Si on considère uniquement les programmes, c'est très correct, à part peut-être l'habillage un peu brutal. Les reportages sont variés (et, sans surprise, régulièrement francophiles, mais bon…). Quant aux informations semi-horaires, pas grand chose à redire.

Mais ce n'est pas ça qui me rend optimiste. Non, ce qui me rend optimiste, c'est que France 24 a compris le monde dans lequel elle désire s'insérer. Elle a compris que l'information participe désormais d'un dialogue citoyen, que chacun veut avoir son mot à dire publiquement (qu'est-ce que je suis en train de faire ?), et que les médias sont aujourd'hui au début d'une longue chaîne de transmission de l'information (allez, je lâche le mot) : les blogs. Aussi, avant son lancement, la chaîne a invité des blogueurs choisis dans le monde entier à passer une journée dans ses locaux à Paris. Voyez et répandez la bonne parole. Et ça marche : les blogs parlent de la chaîne. Et puis, qu'a-t-on sur la page d'accueil de france24.com ? Des tags multicolores ! Et aussi… Des titres en sans-serif grand et gras !

Pour finir de montrer qu'elle s'adresse à un public jeune et technophile, la chaîne diffuse trois publicités sous forme de dessins animés que je trouve franchement réussis (les regarder sur YouTube : I, II, III).

Quelques bémols quand même. L'identité de la chaîne est peu marquée. On lui sent plutôt des identités, comme un collage imparfait. Le temps devrait polir tout ça. Autre bémol, le site internet montre une compatibilité toute relative avec Safari. Je me suis même fendu il y a une semaine d'un e-mail au webmaster pour signaler les problèmes rencontrés, message resté sans réponse. Et comme la chaîne est 50% publique, 50% privée, je ne sais pas quoi dire : Ah, le service public, quels glandus ! ou bien Ah, quand c'est pas le service public y'a personne pour aider ! ?